Régime à faible teneur en résidus

Votre fournisseur de soins de santé pourrait vous recommander de suivre un régime temporaire à faible teneur en résidus (RFTR) si vous êtes en période de rétablissement d’une chirurgie intestinale (p. ex., iléostomie, colostomie ou résection), vous entreprenez une préparation à la colonoscopie, vous connaissez des symptômes accrus de douleur abdominale, de crampes, de diarrhée ou vous souffrez d’une poussée active associée à une affection gastro-intestinale telle que la maladie de Crohn ou la diverticulose colique.

Le terme « résidu » désigne tout contenu solide se retrouvant dans le gros intestin après la digestion. Cela comprend les aliments non digérés et non absorbés (composés plutôt de fibres alimentaires), des bactéries et des sécrétions gastriques.1 Un régime à faible teneur en résidus limite la consommation de fibres alimentaires à moins de 10 à 15 g par jour et interdit d’autres aliments qui pourraient stimuler l’activité intestinale. Le but d’un RFTR est de diminuer la taille et la fréquence des selles afin de minimiser des symptômes douloureux. Ce régime est semblable à celui d’un régime à faible teneur en fibres (RFTF) sauf que le RFTR limite également la consommation d’autres aliments tels que le lait qui peut augmenter les résidus coliques et le poids des selles.2

Aliments permis dans le régime à faible teneur en résidus

  • produits céréaliers raffinés tels que les pains blancs, les céréales et les pâtes (cherchez sur l’étiquette ceux qui ont moins de 2 g de fibres par portion)
  • riz blanc
  • jus sans pulpe ou graines
  • viande, poisson et œufs
  • huile, margarine, beurre, mayonnaise et vinaigrettes
  • fruits sans pelure ou graines et certains fruits en conserve ou bien cuits (p.ex., pomme pelée, raisins pelés sans pépins, banane, cantaloup, etc.)
  • certains légumes cuits et mous (p. ex., betteraves, haricots, carottes, concombre, aubergine, champignons, etc.)
  • limite de deux tasses par jour : lait, yogourt, crèmes-dessert, soupes à base de crème

Aliments à éviter dans le régime à faible teneur en résidus

  • pains à grains entiers, céréales et pâtes (p. ex., gruau, millet, sarrasin, lin, maïs soufflé)
  • légumes crus
  • les légumes suivants, cuits ou crus : brocoli, chou-fleur, choux de Bruxelles, chou, chou frisé, bette à cardes
  • fruits séchés, baies et autres fruits avec une pelure ou des graines
  • viandes coriaces avec cartilage
  • beurre d’arachide croquant (crémeux est permis)
  • graines et noix
  • haricots séchés, pois et lentilles

Limites du  régime à faible teneur en résidus

Le RFTR peut être bénéfique à la gestion des symptômes pendant des épisodes aigus de douleur abdominale, d’infection ou d’inflammation. Cependant, soyez conscients que ce régime n’est pas recommandé pour toutes les personnes qui souffrent d’une maladie inflammatoire de l’intestin ou d’une autre affection chronique. Le RFTR ne réduira pas l’inflammation et n’améliorera pas non plus la cause sous-jacente de votre affection. Suivre un RFTR pour une période prolongée pourrait entraîner des déficiences alimentaires et d’autres symptômes gastro-intestinaux (p. ex, constipation).

L’essentiel

Votre médecin ou votre diététiste peut vous aider à décider si ce régime vous convient et pendant combien de temps vous devriez le suivre. En faisant la transition d’un RFTR à votre régime normal, assurez-vous de graduellement réintroduire les fibres, en tranches d’environ 5 g par semaine, jusqu’à ce que vous ayez atteint la quantité désirée. En augmentant la quantité de fibres alimentaires, il est aussi important de boire suffisamment de liquides.


Andrea D’Ambrosio, diététiste professionnelle
Propriétaire, Dietetic Directions, Waterloo, ON
Publié pour la première fois dans le bulletin Du coeur au ventreMC numéro 187 – 2013
1. Ong C et al. Evidence for Low Residue Diet in the Management of Gastrointestinal Related Conditions. Proceedings of Singapore Healthcare. 2012; 21(3): 172-178.
2. Tarleton S et al. Low-Residue Diet in Diverticular Disease: Putting an End to a Myth. Nutrition in Clinical Practice. 2011; 26(2): 137-142.